(m) L'ENFANT DO, l'enfant dormira bien vite. - aaron taylor johnson

**Cosmenotte** RÊVES : 699 *arrivé le* : 09/02/2013

thibault cassandre

+ berceur du monde
l'enfant do fait dodo sur le dos du monde. il s'endort, là. ici. partout. là-bas. nulle part. dodo, l'enfant do, l'enfant dormira bien vite. dans un tas de feuilles, le creu d'un arbre, les bras d'une rivière ou les rideaux du vieux théâtre. mais il dort, dort, dort, belâtre à la vie dormante. un jour, deux an, trois minutes, quatre mille ans. connaissez-le, oubliez-le, il ne reviendra pas avant. et les cernes aux yeux mais la mine reposée, et les yeux en bataille et le pas trainant, il vient caresser les crinières et chanter les berceuses.
dodo, l'enfant do.

∆ 1, 2, 3, SOLEIL

enfant pluie,
enfant soleil,
l'enfant do
est tout sommeil.
paupière close,
bouche entrouverte,
douce rose
rêve, inerte.

∆ MAÎTRE CORBEAU SUR UN ARBRE PERCHÉ

emprisonné dans corps d'adulte. enfant do a grandi sans le voir. narcoleptique, creuse la cime des arbres et des montagnes, y établit son nid jusqu'à ce qu'on l'ait oublié. thibault vit mille vies et en revit à chaque fois une nouvelle. la nuit il chante au vent qui porte les berceuses du monde, les yeux rivés sur la forêt de ses réveils.
après des années ou des vies passées avec pénélope, sans en connaître beaucoup plus que les autres, inconnus qui se connaissent par coeur, thibault repart quelque part sans laisser de trace à la forêt autre que les berceuses portées par le vent.

∆ ILS VÉCURENT HEUREUX

cosmenotte, pénélope une chanson douce que me chantait ma maman.
n'as-tu jamais eu peur des gens des forêts, petit ? il semble que non, en témoignent tes boucles de cacao endormies au détour d'un nid d'oiseaux. les yeux plus clos que n'importe qui et la mine chantante. le nez qui s'agite doucement pendant le sommeil. belle au bois dormant, joli à la vie endormie. n'as-tu pas entendu parler de la sauvageonne, petit ? celle qui hante la forêt, que l'on entraperçoit mais qui s'enfuit toujours avant. avant les autres, avant les yeux, avant le temps, avant la vie. mais toi petit, tes bouclettes endormies qui tremblaient de froid, elles sont restées, huit ans, peut-être dix. et la sauvageonne, la cosmonaute des forêts, elle t'a amenée jusqu'à son nid. tes jambes ont grandi, tes bras ont poussé, et de temps en temps tu te réveillais. tu te réveillais, et quand tu voyais ne serait-ce que son ombre, tu chantais à la forêt et à la lune. les étoiles t'écoutaient, petit, et ta voix perçait le silence de sa vie. tu es la voix qu'elle entend. la seule qui l'atteigne. enfant du fond des bois, endormi un jour d'été et resté éternité avant de retourner, repartir là où on l'avait oublié.
et toi, enfant-grand, ne l'oublie pas. la chanson douce qui court les arbres.
thibault, thibault, enfant do.

∆ DESSINE-MOI UN MOUTON

aaron négociable ? oui.
et toi, amour, je te chanterai des mélodies que joue le vent quand naissent ses enfants.