Spoiler:

étrange mélodie qui soudain résonne dans un fracas de verre. nulle âme n'a su subsister en ce lieu. elles se sont toutes perdues en chemin. effrayées par le silence assourdissant, par les cris des absents. c'est ce qu'elle aime. c'est la mort qu'elle adule. c'est le néfaste qu'elle idolâtre. la solitude perfide danse en harmonie avec ses vagues de feu. une étrange osmose entre cet être et le néant ne fait plus nul doute. c'est ce qu'elle aime, adiemus. le rire des fantômes spectateurs. le parquet craquant de la scène manquante. elle valse avec l'orchestre disparut. elle rêve qu'on la fasse grimper à ces rideaux rouges. qu'on se perde des pupilles illuminées par de projecteurs kidnappés. elle hurle, adiemus, elle hurle à son public.

« brûlez, brûlez, burn them all. et vous monsieur nuage, ôtez donc votre chapeau que j'admire votre cerveau. haha, folle ? vous avez dit folle ? mais laissez moi vous dire, sir, ce n'est que pour vous faire sourire. et qu'il m'est un jour arrivé, de rencontré un lièvre fort luné, qui m'a assuré avec ardeur que la folie est habituellement reçue avec honneur. »

était-elle seule, la mégalomane ? un égaré avait-il entendu son show ? chouette, un invité surprise. quelqu'un pour l'écouter. pour l'admirer. de multiples facettes se disputent dans son puzzle d'esprit, le droit à la parole. par une heure triste, elle a choisi de les nommer. olga, naoh, mizo, vewo. toujours des o. COMME : ÔÔÔ QUE VOUS ÊTES BÔÔÔ MON ANGE. elle n'est plus solitaire dans le grand théâtre. qui es-tu, curieux ?

« vous également, êtes venus jusqu'à moi pour vous perdre ? »  

Cela faisait longtemps bien longtemps que je n'avais pas eu si froid. Je ne ressentais presque plus la chaleur de la braise rougeoyante qui animait mon cœur, les longues nuits d'hiver. Dans ma ruelle, plus personnes ne passait en ce moment, le temps était bien trop rude pour leur organismes. Je m'étais donc résignée à quitter mon espace de confort en direction des lieux animés du village.  Je marchais longtemps, très longtemps, trop longtemps, laissant ms sens me guider. Des bruits secs attirèrent mon attention, des pas frénétiques sur le plancher d'une scène. J'étais sans m'en rendre vraiment compte déplacer jusqu'au  théâtre abandonné.

Secrètement, je l'avoue, ce monument me faisait peur, il était grand, trop grand, lugubre et angoissant. De plus ces bruits ne m'inspirais que peu confiance. C'est ainsi, sans un bruit que je pénétrais en ces terres mystérieuses. Loin, devant, une jeune fille dansait, tournait, criais, comme possédée. Elle m'effrayait, me fascinait, à pas de loup je m'approchais d'elle, restant dans l'ombre. Elle semblait avoir perçue ma présence, mais moi je ne voulais pas la voire, pas lui parler. J'installais donc ma mécanique et commençait tout doucement à faire tourner les rouages musicales. L'air tout d'abord, pris de l'ampleur, devenant omniprésent, omniscient dans cette espace si libre et confinée à la fois. Je ne voulais être là que pour son bonheur, son simple bonheur. La joie qu'elle aurait, d'avoir enfin un brin de compagnie.

J'aurais voulue chanter comme jamais, mais les sons se retrouvais emprisonner dans leur cage d'os et de chairs. J'aurais aimé lui montrer ma tendresse, mais rien ne voulait apparaître. À nouveau, j'étais prisonnière de ma propre musique, pantin, automate conditionné à passer son existence à n'émettre de la musique sans pouvoir en profiter. Les sons pour moi devenant banales, la mécanique de mon simple cœur se calquant sur le rythme frénétique de cette symphonie. Mes yeux, eux ne quittait pas la danseuse chimérique, ils guettaient sa réaction. Serait-elle, heureuse, triste, en colère ? Je ne savais point. J'étais présente et absente à la fois, élément du décor, mais pas encore personnage.

Spoiler: