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 Tournez, manèges ¤ Cosmenotte

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Éléphantôme

Éléphantôme
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arrivé le : 30/11/2013
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MessageSujet: Tournez, manèges ¤ Cosmenotte   Tournez, manèges ¤ Cosmenotte EmptyMer 11 Déc - 13:41


J'ai longtemps souffert en venant dans des endroits comme celui-ci. Des endroits directement liés à l'enfance, à l'innocence. En fait, tout cet univers, toutes les particules, les cellules, les libellules dans l'air sont liées d'une étrange manière à nos tendres enfances passagères. Il fut un temps où j'aimais encore ma vie, où j'aimais me souvenir chaque petits instants de ma jeunesse, chaque petits moments magiques, les plus beaux, ceux qu'on a peur de perdre ou de casser, de laisser dans un coin sombre ou au bord d'une fenêtre entre-ouverte, prêts à s'envoler. Depuis de nombreuses années maintenant, il ne me reste plus que les sombres souvenirs, les rires moqueurs des brutes de l'écoles, les secondes semblant heures pendant lesquelles on s'est moqué de moi pour un rien, où j'ai eu mal. Je me souviens qu'un jour, maman et moi étions allés au parc. Là-bas, entre quelques arbres fleuris en plein mois de mai, se trouvait un manège, vieux et rouillé, un carrousel du siècle dernier, d'un temps révolu, passé, envolé. J'avais demandé à monter dessus. Maman a dit oui une fois, deux fois, trois fois...dix fois. Et puis elle a dit non. Alors je suis descendu, la tête basse, les yeux pleins de larme, les veines pleines d'une haine puérile qu'on a que quand on fait des caprices, ces moments où on a envie de frapper sa mère mais qu'on l'aime encore trop pour le faire. Le lacet de ma petite chaussure s'est accroché à je ne sais quel idiot de clou et bientôt, mon visage traînait dans la poussière, ma mère poussait des cris d'horreur, je mangeais de la terre, j'en avalais même par les trous de nez. Répugnante humiliation. Plus jamais je n'avais remis les pieds dans un endroit où on pouvait trouver ne serait-ce qu'une de ces voitures se balançant d'avant en arrière dans laquelle on doit mettre une pauvre pièce à la sortie du super-marché pour que nos gosses se calment enfin après nous avoir cassé les pieds pendant des heures qui nous aurons parues sans fin. Et pourtant, je suis là. Assis face à une des nombreuses choses qui me donnent le plus envie de vomir au monde. J'ai des tendances masochistes, je l'avoue. C'est drôle comme maintenant que je suis adulte et mentalement déficient, j'ai l'impression que ces cheveux sont tristes et effrayés. Oui, morts de peur en fait. Je suis sûr qu'il devait courir dans une pleine, quelque part, loin d'ici, et qu'un beau jour, une pluie de pics s'est abattue sur eux, ravageant tous leur troupeau qui se retrouva finalement devenir l'attelage d'un manège sinistre. Je peux presque les entendre hennir de douleur mais cette musique sournoise continue de tourner en boucle sans jamais s'arrêter dans mon crâne meurtri. Je n'arrive que très difficilement à détacher mes yeux vides de se spectacle funeste. Je n'y vois que du noir, de la désolation et des âmes infantiles qui changent de chevaux comme de chemises. Ce sont surement des morts. Je n'en sais rien, mais ça ne peut être que cela. Ma tête est pleins de fantômes, de tous âges, alors peut-être que regarder un manège et ouvrir mon esprit à la réflexion leur permet de s'échapper un instant, un précieux instant dont ils doivent bien profiter. Oui parce qu'il ne faut pas rêver non plus, ça ne durera pas. Non, mais ils m'ont pris pour qui les fantômes dans ma tête ? Je ne suis pas fou, enfin si, un peu, mais pas au point de leur laisser trop de distraction. Je sens une présence non loin de moi. Je ne sais même pas si elle peut voir les spectres, si ça se trouve tous les monde les voit et je ne suis pas le seul taré de service. Par précaution, tout de même, je cligne très fort des yeux et les frottes jusqu'à les faire saigner. Quand je vous disais que j'étais masochiste. En fait, c'est surtout pour être certains qu'aucun démon qui ronge mon âme ne puisse jaillir de mes yeux, déjà que les lignes régissent ma vie. Ces lignes tellement atroces. Je les vois encore, mais curieusement, elle s'estompent un peu quand je suis assis, quand je regarde des choses en rotation, ou quand je réfléchis intensément. C'est étrange. Pas plus étrange que le reste de ma personne, certes, mais c'est étrange tout de même. Le carrousel s'est arrêté, il n'y a plus personne dessus. Je me demande même quand était la dernière fois que quiconque eut pu s'asseoir dessus et en faire un tour. Une femme, jeune, se tient non loin de moi. Je n'aime pas les cheveux et réciproquement, ils ne m'aiment guère non plus. Seule remarque un temps soit peu intéressante que j'ai trouvé à dire. Si elle répond, je saurais à qui j'ai affaire et peut-être que ce moment de torture mental laissera place à un moment de bonheur brutal. Qui sait ?
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Cosmenotte

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arrivé le : 09/02/2013
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MessageSujet: Re: Tournez, manèges ¤ Cosmenotte   Tournez, manèges ¤ Cosmenotte EmptySam 21 Déc - 19:28

le ciel mal allumé, le vent qui griffe, le brouillard aveuglant - même quelque part la plupart des gens ne sortent pas par ce temps. dehors, y a : les haineux
les merdeux
les teigneux.
et puis, à l'écart : pénélope.
elle a pas l'esprit assez libre quand y a des gens, pour se perdre dans les étoiles, même pas assez pour se noyer dans l'océan mer. c'est dire. alors, elle a essayé de se noyer danse : une mer de pensées
une mer du passé
une mer abîmée, animée, torturée, fantasmée, elle a même essayé la mer de terre mais rien ne l'a laissé couler.
alors pénélope, elle a besoin de dormir. juste, dormir. même dormir éveillé, ça lui suffit, faut juste qu'elle dorme. c'est pour.. pour chasser les fantômes, ouais. les fantômes qui grimpent aux arbres pendant le jour et l'emmerdent toute la nuit. jusqu'au bout des étoiles. elle y était presque, hier, quand ils l'ont faite tomber d'une branche après l'autre. elle a failli les atteindre, hier, avant qu'ils lui fassent pleurer sa fatigue. elle a l'esprit si fatigué qu'elle pourrait en manger des nuits entières.
alors elle est là. à marcher l'air absent, à déambuler comme une vague fatiguée, une étoile filante écrasée, beaucoup trop proche de la poussière du sol pour s'envoler un peu. elle va, elle vient, elle passe au jardin, va à l'arc-en-ciel, puis revient. au fond, y a le carrousel qui la nargue. qui tourne trop bien, qui grince même pas alors qu'il lui faudrait bien un peu d'huile, à elle. ses pieds raclent le sol, elle va finir par le bouffer.
mais plutôt, elle prend place sur un cheval. un grand, un noir. un qu'est pas allumé, comme elle. pas assez clair pour refléter les étoiles, ni pour laisser les fantômes se fondre dans la couleur de sa robe en plastique. ils sont là, tous, à gueuler dans leur coin, et putain. elle les jetterait du pont si elle pouvait, mais ses bras se brisent presque sous leur propre poids. elle va se casser en deux, là, sur son cheval. comme un chevalier mort au combat. si on lui avait dit que les fantômes l'emmerderaient plus que les hommes..
ses yeux se ferment, se rouvrent et tout le monde se calme. et il est là, lui, au fond. le vieux con. celui qui fait se plaindre jusqu'aux arbres de la forêt quand il se met à gueuler. celui qui hurle si fort que c'est de sa bouche que pourrait venir le vent. mais là, rien. pas même une brise. même le vent s'est éteint.
il est là, ouais, le cul posé sur le banc. l'air tranquille, entre deux plaintes. deux grognements. si les fantômes reprennent vie - quelle ironie, lui reste tranquille. personne le fait chier, à lui.
et puis, le vent.
elle voudrait demander :
c'est toi, les fantômes ?
tu peux pas me gueuler dessus, mais t'as rien trouvé de mieux ? t'sens pas obligé d'me cracher tes fantômes à la gueule, tu peux bien les garder.
je sais pas moi, fais pousser des arbres dans le ciel, des grands qui prendront leurs racines dans les étoiles, des grands qui les étoufferont et les briseront en mille. en deux mille, trois mille.
le carrousel s'arrête. le phantôme doit avoir le tournis.
pénélope se lève, quitte sa monture mal peinte, s'avance jusqu'au banc.
et puis il a rallumé un peu de vent, je crois. mais elle l'entend même pas. elle a les océans moitié-clos, pour pouvoir les refermer si la marée monte. ses pattes se glissent sur le banc, à moitié sur l'vieux con. et les fantômes, elle les voit encore, assis en rangs devant eux. attendant la tempête. la tête sauvageonne retombe sur l'épaule animale; même le vent la berce doucement.
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MessageSujet: Re: Tournez, manèges ¤ Cosmenotte   Tournez, manèges ¤ Cosmenotte EmptyDim 22 Déc - 22:28


Elle en a fait des tours, beaucoup de tours, beaucoup, beaucoup trop même. Elle doit avoir la tête lourde et l'esprit vide, les yeux creux et fatigués, forcément, elle a tellement tourné. Elle a des cernes comme des valises, des gros sacs pleins de souvenirs sous les yeux. J'y croirais pas en vrai si je le voyais pas. Et pourtant si, elle est plus fatigué que moi, pauvre mécréant, vieux méchant qui fait sa vie en torturant les gens. Et il faut me croire quand je dis que c'est long et fastidieux de devenir un parfait maître dans l'art de ne pas être heureux, de soulager toutes ses personnes faibles et malheureuses qui n'ont qu'une seule envie c'est d'en finir avec leur vies minables. C'est fatiguant d'être du mauvais côté, un mauvais perdant. Elle arrive près de moi et elle se pose comme une masse à mes côtés. Si j'avais un peu d'humanité j'aurais commencé par lui demander si ça allait, mais non, d'un égoïsme pur et légitime j'avais ressenti le besoin de cracher quelques gouttes de mon venin sur les pauvres cheveux transpercé en plein ventre, condamnés à tourner pour toujours en lançant des regards inexpressifs à tous ceux qui auraient l'idée de venir leur tenir compagnie. J'avais plissé les yeux pour plonger dans le noir profond des pupilles de l'un d'entre eux. Et j'ai senti quelque chose tomber. Au début j'ai cru que c'était moi qui venait de me casser la figure, je venais sans doute de tomber du banc sur lequel j'étais en tentant de sonder l'âme d'un pauvre animal en bois vernis et sculpté et puis j'avais regardé autour de moi et en fait non. J'étais toujours assis sur le banc, même hauteur, même grandeur, même ardeur, prestance, présence, j'étais toujours là, assis, rien n'avais changé à part le poids que j'avais sur l'épaule. Je l'ai regardé avec un air stupéfait. Non mais...JE SUIS PAS UN OREILLER ! Elle avait même pas bougé, même pas sursauté, elle a même pas ouvert un oeil. Elle s'était profondément endormi. Ou alors elle était morte. Mais même avec une morte sur l'épaule, pour rien au monde je n'aurais bougé. Non, j'étais bien là, même si une parfaite inconnue venait de me tomber inconfortablement sur le bras, comme si c'était normal de faire ça, j'étais bien alors je resterais là et voilà. Le vent s'était levé doucement et était venu caresser ma joue et les cheveux de l'inconnue. J'entendais encore sa respiration, je sentais encore son coeur battre parce que sa tempe s'adonnait à un concert de coeur à coeur avec une veine dans mon épaule. Elle était donc encore vivant. Mais comment on fait pour s'endormir comme ça, ou en tout cas, pour se fichait de se que je dis et rester là, comme si j'étais une sorte de lit. C'est très mal élevé, ce que tu fais. Oui, je trouve. Même moi je ne me serais pas permis de m'assoupir sur quelqu'un. Je ne dors jamais, c'est peut-être pour ça. J'ai trop de choses dans la tête, des trucs qui tournent, qui rebondissent, que glissent, qui se cassent, qui se brisent, se divisent, se cognent, se bousculent, se battent, s'enlacent, s'embrassent, se créent, se font, se défont. Je peux pas dormir, pas avec le métier que j'ai, pas avec la vie que je mène et celles que je détruis qui me trottent dans la tête. Je peux pas dormir sans entendre des chaises se renverser, des coups de feux, des sirènes se noyer, ou voir des yeux vitreux et des vies brisées, d'autres libérées. Je sais pas comment ça se passe dans sa tête, à la p'tiote, mais en tout cas, elle en a de la chance que je sois là, moi, la large épaule d'éléphant sur laquelle on peut se reposer, parce que c'est toujours mieux de dormir sur une épaule que sur un banc glacé. Tu veux pas te réveiller, c'est gênant ce contact forcé. Ouais, moi j'lui ai rien demandé. Je suis plus très physique depuis que je vis dans ce monde, moi, depuis que je m'introduis juste dans des têtes et que j'y fous le bordel. Non, j'aime pas trop toucher les gens, les choses, faut juste que je les détruise. Je remue de l'épaule et sa p'tite tête brune rebondis un peu comme un ballon. Ce serait presque mignon, mais j'ai pas vraiment le temps de me laisser attendrir. BOUGE DE LA, PUTAIN ! Je fais un mouvement d'épaule, p't-être qu'elle va enfin se réveiller, je sais pas, on dort pas sur les gens comme ça, on se repose pas sur quelqu'un à moins de bien le connaitre, non parce que là si elle cherchait un peu de réconfort c'est rappé parce que c'est pas mon fort, à moi, le réconfort.
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MessageSujet: Re: Tournez, manèges ¤ Cosmenotte   Tournez, manèges ¤ Cosmenotte EmptyJeu 23 Jan - 23:51

les yeux de la gamine se rouvrent de temps en temps, juste pour s'assurer que le ciel s'envole pas trop loin avec son esprit. elle y a cru dans matinée, mais elle avait pas les bras assez longs pour accrocher un fil dans le ciel et le retenir à son poignet. à défaut d'autre chose, elle y accroche de longs cils et quelques rêves.
y a des rêves d'ailleurs, un peu d'étoiles. des forêts stellaires, avec un bleu un peu orangé. une marelle en craie de nuage, et un homme ciel qui offre des citronnades. un soleil pas trop chaud qui laisse dorer les marshmallows juste comme il faut, comme un feu d'camp. et puis l'éléphant, tapis au fond. à gueuler entre deux buissons comme un pauvre fou, sur le rythme d'un orchestre qu'elle n'entend même pas. il a les mots qui dansent là, ça s'casse la gueule parfois, c'est un joyeux bordel. et puis elle, elle est là. dans le tout puis dans le rien, dans un gazon de réglisse, parfois au chocolat, ça chatouille les narines à en éternuer un peu de rêve.
et puis les rêves s'en vont. ça vient et ça part, comme ça. ça prend le p'tit train des rêves, ça fait un tour dans son crâne, ça sort de par ses yeux et puis ça s'enfonce dans un nuage.
sa main noircie par-ci par-là de terre se pose brutalement sur l'épaule qui l'accueille et tâte le tissu de sa veste. elle fronce les sourcils. c'est trop dur. ramollis-toi, fantôme. son poing se serre, elle donne de petits coups en espérant casser une carapace et pouvoir dormir tranquillement sur le grand homme. et pourtant, c'est encore pire. comme si juste pour l'emmerder le gars en rajoutait encore trois couches d'acier. elle y replonge sa tête dessus, c'est plus fort qu'elle, mais elle rebondit et ça tourne dans sa tête comme une grosse migraine ou un coup sur la tête. la gamine se permet de le déchiqueter du regard - il lui fait pas peur.
fais gaffe, qu'elle grommêle. les éléphants, j'les chasse et j'les bouffe, moi. de la manière la plus indélicate qui soit, elle appuie sa paume de main sur le visage du fantôme et le pousse. ta barbe gratte, père castor. ses yeux crevés se rouvrent en l'imaginant castor, et elle rit de bon cœur. à côté, le ton monte sans que ça ne l'atteigne. de sa barbe, elle fait passer sa main à sa bouche et la couvre entièrement. faut que t'arrête de parler j'te jure même sans entendre ça me fatigue. elle ôte sa main du garçon et approche son visage. elle tire sa paupière inférieure, détaille ses cernes et ses yeux rougis à quelques centimètres de lui. tu vois, ça ? c'est ta faute vieux râleur. elle le fixe un instant, puis deux et trois et ça finit en une éternité avant qu'elle ne se réinstalle sur la grande épaule.
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